dimanche 11 septembre 2011

La fête est finie

  Et voila la fête est finie C'est la rentrée pour moi aussi après 6 mois merveilleux. Être témoin de l'entrée dans la vie d'un petit être dont on a la responsabilite, assister a son emerveillement permanent face à tout ce qui l entoure, cela reste pour moi l experience la plus importante de ma vie, une expérience renouvelée à chaque enfant. Mais voila la maternité à temps plein exclusif c'est fini, je reprends la course effrenée de celles qui se sont donnees comme défi d'allier maternité et vie professionnelle. Et pourquoi je vous le demande? Parce qu'une mère épanouie dans sa carrière est plus attentive à ses enfants car elle ne reporte pas ses frustations sur sa famille? Peut être. Surement même.  Fondamentalement les femmes ont cessé de se satisfaire des tâches auxquelles on les reléguait pour pouvoir s exprimer et offrir aux femmes des générations suivantes la possibilité de choisir leur destin. Choisir  son métier ou plutôt choisir d'en avoir un participe de la lutte pour obtenir le droit de vote, le droit de divorcer, le droit d'être titulaire de son compte en banque et ultimement le droit de choisir d'être mère ou non. Tout un programme dont malheureusement de nombreuses femmes sont encore exclues, ainsi en témoigne la dernière campagne pour obtenir le droit de conduire seule son véhicule  ou encore les femmes victimes de crimes d'honneur, ou celles lapidées pour suspicion d'adultère et la liste est non exhaustive. Mon propos n'est donc pas de me lamenter sur mon infortuné sort de privilégiée mais de mettre en exergue l'insoutenable difficulté de choix de la femme, le paradoxe de la liberté. En témoigne la candeur de la réflexion de ma fille de 6 ans et demi à qui j'expliquais que les femmes avaient du se battre pour obtenir leur liberté car il leur était interdit d'étudier et de travailler: "cool!!" ...!!"pas d'école? Pas de travail? Donc les femmes étaient en vacances alors? Pourquoi ont elles voulu changer ça??" Et oui le paradoxe de la liberté c'est ça aussi: expliquer pourquoi on a souhaité une charge supplémentaire. Car finalement il s'agit bien de cela:  le prix de la liberté a un coût élevé: un fardeau en plus. Et comme toute minorité accédant à des privilèges interdits auparavant, les femmes veulent en faire plus et se lancent dans la quête desespérée de la perfection    La perfection â tout prix: la meilleure mère, la meileure épouse, la plus organisée, la plus dynamique....et cette liste épuisante est incomplète. Alors finalement quoi? Cela en valait il la peine? Oui sans hésitation. Je suis pro choix, je suis pour la liberté de choisir sa vie, de mener sa vie en accord avec ses croyances et d'en assumer les conséquences. Alors si je retourne travailler avec une pointe au coeur à l'idée de me séparer plusieurs heures par jour de celle qui fait corps avec moi depuis plus d'un an, je n'ai pas de rancoeur. Je fais partie des femmes privilégiées dans le monde qui ont le pouvoir de vivre leur choix sans qu'on leur impose.  Et je souhaite que mes filles puissent à leur tour bénéficier de cette liberté sans que quelque fanatique ne leur entrave le chemin. Et il suffit de suivre les nouvelles dans le monde pour s'en inquiéter. Et il suffit de constater la réaction de celles et ceux qui s'arrogent le titre de "progressistes" ou plutôt leur absence de réaction face aux constantes attaques faites aux liberté des femmes, de toutes les femmes, du monde entier. Alors je retourne travailler le coeur serré mais avec la bénédiction de ma fille de 6 ans et demi qui finalement me préfère en "mère au travail" car je "gagne de l'argent pour acheter des cadeaux des jouets et des belles choses".... Une certaine idée de la liberté...

lundi 11 juillet 2011

God bless America

Je suis à Paris et il me semble avoir traversé plus qu'un océan pour venir...
Ici le sujet incontournable lors des conversations, c'est ce que l'on appelle avec un frisson de comploteur "l'Affaire DSK"
Impressionant
Moi qui pensais que tous les français accuseraient la droite ou la gauche d'avoir piegé un politicien pour qui de nombreux electeurs allaient  voter, il n'en est rien: ici on crie au complot yankee!!
Le sentiment anti-américain n'est pas nouveau dans mon pays de naissance, un sentiment teinté d'envie et de répulsion, d'amour et de haine tout à la fois. En même temps l'on peut comprendre qu'il n'est pas aisé de regarder en face celui qui vous a sauvé de vous même il y a 60 ans...Oui je sais j'entends d'ici les cris d'offense de certains...Il n'empêche que les américains (et les canadiens que l'on oublie souvent de rappeler) ont sauvé la France des nazis. Et des collabos.
Mais pour assurer la cohésion nationale et faire face au nouvel ordre mondial de Yalta, la France par la voix du Général de Gaulle, a décidé de fermer la porte sur cette sombre page de son Histoire, indigne du berceau des Lumières, et à s'inventer une histoire héroïque faite de nombreux résistants. Seule ombre à ce tableau: les témoins venus de l'étranger pour délivrer la France de la gangraine nazie.
C'est ainsi que 60ans plus tard j'ai manqué de m'étouffer en regardant un documentaire d'une retrospective du débarquement présentée par la télévision publique française. J'y apprenais en effet qu'en réalité en 1944 le vrai danger qui menaçait la France résidait dans la volonté hégémonique des Etats Unis de faire de la France une autre étoile à leur drapeau.
Sans rire
La télé publique.
Les résistants torturés par la Gestapo? Broutilles? Et les Juifs toujours expédiés dans les trains vers les camps de la mort? Et qui a délivré les derniers prisonniers?
A l'heure où l'information n'a jamais été aussi accessible mais n'a jamais été aussi pervertie de manière éhontée, ce genre de révionisme ne choque pas grand monde.
Mais pourtant comme le dit l'une de mes citations favorites "les sociétés qui oublient leur passé sont condamnées à le revivre".
Oublier ses sauveurs et pis les accuser d'intentions malines est ce à quoi nous assistons. Il n'est pas question pour moi de dire que la France est condamnée à revivre son passé, je ne suis ni pythie ni oracle. Mais il n'en demeure pas moins que les français ont des réactions étranges et épidermiques lorsqu'il s'agit des américains. 
D'ailleurs ce phénomène est souvent noté par les étrangers. Ainsi, alors que je réflechissais à ce sujet, je suis tombée sur une chronique de Mathieu Bock Côté, influent leader d'opinion québécois qui s'indignait également du manque de gratitude envers les américains ()
Les conséquences de cette amnésie collective se font ainsi ressentir dans cet anti américanisme si palpable décrit par Mathieu Bock Côté.
Ainsi donc DSK, qui selon les français interrogés lors d'un récent sondage ne pourrait décemment plus se présenter aux présidentielles, aurait été humilié par les américains "ravis de cette prise". Selon ce prisme déformé ce serait donc les yankees qui prendraient plaisir à ridiculiser, humilier, menotter en public un français important.
Comme si les français, comme si la nation française toute entière avait été insultée. Comment ces arrogants américains, qui n'auraient pu se passer de l'apport de Lafayette, peuvent oser s'en prendre à un personnage politique français et le traiter comme un vulgaire malfrat? Ne savent ils pas qu'en dépit d'une certaine nuit un 4 août, les prisons françaises ont une section V.I.P.?

Et la preuve ultime de cet antiaméricanisme émanant de cette affaire réside dans l'absence de correlation entre condamnation des américains et condamnation de DSK

Je ne suis pas militante pro américaine hystérique incapable de voir les failles du système US, mais j'aurai toujours beaucoup de gratitude envers ceux qui ont débarqué en Afrique du nord et sauvé ma famille en Algérie alors soumise aux lois de Vichy et destinée à un funeste sort.

mercredi 22 juin 2011

Tout va bien Madame la Marquise?

Au Québec un plan d’action gouvernemental a été lancé afin d’assurer une plus grande participation des femmes à la vie de la société. Cela s’appelle de la discrimination positive et elle impose aux sociétés publiques par exemple un certain quota de femmes devant siéger aux conseils d’administration. Les auto proclamées représentantes des femmes (FFQ) se sont déclarées satisfaites même si bien sûr elles se sont également déclarées …..insatisfaites!
Et puisque personne ne m’a demandé mon opinion, je la donne ici, dans mon espace de liberté…
Dans nos sociétés occidentales démocratiques j’ai pu remarquer un phénomène étrange pour en avoir été témoin direct. Ainsi depuis les mouvements d’émancipation de la femme on incite les jeunes filles aux études en leur parlant d’indépendance, et de fait, les filles sont souvent les plus studieuses, les plus mâtures et les plus déterminées à obtenir un diplôme considéré comme sésame de la liberté.
Puis, à l’issue des études qu’elles réussissent souvent brillamment (attention j’emploie un terme volontairement vague je dis bien "souvent" je n’érige pas de théorie sur base d’étude scientifique!) elles se heurtent tout comme leurs congénères de l’autre sexe au difficile et compétitif marché de l’emploi, puis par la suite à la maternité. Non pas que toutes les femmes aient l’envie ou le désir de devenir mère.
 Non
Il s’agit de l’éventuelle maternité qu’elles incarnent aux yeux des employeurs. Entre 25 et 35 ans une femme représente un danger de congé maternité puis après celles qui sont passées à l’acte et sont devenues mères représente le danger de l’absentéisme pour enfant malade.
Bref, entre réalité et fantasme, la femme, en dépit de son émancipation, de ses diplômes ou de son expérience, de son talent, ou encore de sa capacité à cumuler de multiples tâches, demeure bien souvent écartée des instances dirigeantes dans les sociétés, les entreprises, la vie publique…
Et nul n’est besoin de parler de l’égalité ou plutôt de l’inégalité salariale.
Alors bien sûr on se demande quel serait le remède.
Et certains de dire qu’à l’instar de l’émancipation des afro-américains aux États-Unis, la discrimination positive serait la clé pour parvenir à intégrer les femmes jusqu’au bout du processus commencé par les mouvements féministes des années 70.
Certes mais il n’en demeure pas moins qu’il y a fort à parier que certains considèreront la réussite des femmes ayant bénéficié de ces quotas comme n’étant que de l’assistanat et à tout le moins aucunement lié à un talent personnel.
Il s’agit là de ma crainte.
Mais peut être qu’il faille en passer par là pour assurer à la génération de mes filles une société civile qui reconnaisse le talent et les compétences de chacun en dépit de son sexe, de ses origines, de sa religion, de ses opinions politiques et philosophiques.
Oups! Cette phrase ne vous rappelle t elle rien? Hé oui! Et dire qu’on pensait en avoir fini avec l’inégalité depuis les Lumières, on avait oublié une "minorité silencieuse".
En même temps il convient de se féliciter de notre liberté. Nous, occidentales, demandons l’égalité salariale et décisionnelle.
D’autres sont fortement incitées à s’inscrire au "club des femmes obéissantes", dernier remède trouvé par certains cinglés pour prémunir la société des divorces, de la violence conjugale et des infidélités…
En bref tout va bien Madame la Marquise

lundi 6 juin 2011

La nouvelle papesse de la désobéissance civile

Elle s’appelle Brigette DePape et elle a décidé lors de son service en qualité de page au Parlement fédéral canadien de « prendre action ».
En clair elle s’est affublée d’un signe de stationnement mentionnant « stop Harper » lors du discours du Trône. Elle a été immédiatement sortie de l’enceinte de la colline parlementaire et congédiée mais aucune charge n’a été retenue contre elle.
Dans un pays ou l’engagement politique n’est pas fréquent et surtout chez les jeunes, ce geste est à saluer. L’audace, aussi, de cette jeune fille qui, arborant un fier sourire sur les chaines de télévision, lançait son offre de candidature à tout employeur potentiel.
Il faut lui rendre justice : cette fille a un sacré culot et une bonne maîtrise de la communication.
Ceci dit je ne m’extasierai pas plus sur son action.
Cette jeune fille s’est autoproclamée représentante des valeurs canadiennes, des aspirations des jeunes et du peuple. Et parée de cette prétendue légitimité, elle choisit de s’opposer au gouvernement majoritaire fraîchement élu.
Qu’elle ne ressente pas de sympathie pour ce gouvernement est une chose, qu’elle appelle à la désobéissance civile en est une autre.
Je me méfie toujours de ces prédicateurs qui parlent en mon nom et emploient des procédés qui ne respectent pas le jeu démocratique.  Mais je dois dire que ce qui m’a vraiment exaspérée ce sont ses appels à une version canadienne du printemps arabe.
Du printemps arabe jeune fille? Vraiment? Alors j’imagine que vous étiez prête à affronter les geôles peuplées d’opposants politiques sans recours à un avocat et prête à subir la Question pour avoir ainsi osé braver le pouvoir en place?
Je ne me fais pas l’avocat du gouvernement Harper, rappelez vous je suis immigrante, je n’ai pas encore le droit de vote…Cependant ce qui me tient à cœur c’est la démocratie et sa fragilité inhérente à son existence nous impose de la défendre contre toute tentative de perversion de son système.
Que cette jeune fille soit en profond désaccord avec son gouvernement, qu’elle considère ne pas être représentée et avec elle bon nombre de jeunes de sa génération est une opinion qu’elle est légitimement en droit d’avoir, qu’elle ne respecte pas le jeu de la démocratie et du vote de la majorité en est une autre.
Si je conserve un goût certain pour la révolution (rappelez vous je suis française) je ne suis pas en faveur d’un renversement d’un système démocratique avec toutes ses faiblesses et défauts.
Et les appels à la désobéissance civile dans une démocratie ne sont rien de moins que des manifestations de politique totalitaires. Printemps arabe? Oseriez-vous comparer le Canada à la Syrie de Bachar El Assad qui a encore fait exécuter des dizaines de manifestants et qui paie des pauvres hères pour aller divertir l’opinion publique du côté de la frontière israélienne? Oseriez-vous comparer le Canada à la Lybie de Kadhafi qui fait tirer sur sa population? Enviez-vous les opposants iraniens qui se font pendre chaque jour sans qu’aucune manifestation ne soit organisée dans nos chères démocraties occidentales?
Si tel est le cas cette jeune fille malgré son charmant sourire est de la graine d’extrémiste susceptible de militer dans des mouvements prônant le totalitarisme dans sa forme.
Mais à bien y regarder de près, une autre pensée m’est venue à l’esprit : et si cette jeune fille était juste une experte en communication? Une brillante experte qui a tout compris à la politique? Car malheureusement aujourd’hui dans nos sociétés occidentales, les idées nouvelles se font rares, le renouveau (je parle ici d’un vrai renouveau) est quasi inexistant et seuls les partis révolutionnaires conservent cet attrait auprès des jeunes.
Mais s’ils conservent cet attrait, cela est du également à la forme empruntée par ces mouvements, cette fraîcheur comme peut l’incarner cette jeune Brigette, cette impression de changer le monde réellement; et pourquoi cela? Parce que les modes de communication empruntés sont plus attrayants.
Car finalement aujourd’hui, la politique est bien plus souvent une affaire de forme que de fond. Il suffit de constater que certains personnages politiques porteurs d’idéologies profondément extrémistes parviennent à séduire un électorat habituellement modéré; ou encore de s’apercevoir que certains élus reconnus pour leurs compétences professionnelles ne sont pas reconduits dans leur mandat au profit de candidats inexpérimentés. Le média s’accapare désormais une place de roi au détriment du contenu du message.
Que cette jeune fille n’ait pas respecté le jeu démocratique, qu’elle ait employé un procédé qui ne peut aboutir à faire valoir ses opinions importe peu. Ce qui compte c’est qu’elle a été entendue sur toutes les chaînes de télévision et que l’on parle d’elle dans tous les réseaux sociaux.



lundi 30 mai 2011

Cachez donc cette femme

Lors d’une conférence d’ingénieurs iraniens, les cuisines ouvertes ou "cuisines américaines" ont été jugées non conformes aux lois islamiques car les femmes y sont exposées au regard des invités. Et la décision a été rendue par l’autorité suprême d’un ayatollah donc, il ne s’agit pas d’un canular mais bien d’une décision faisant jurisprudence…
Incroyable non?
S’il y a bien quelque chose qui unit les régimes totalitaires islamistes, c’est bien l’effort permanent de réduire les femmes au silence. Que ce soit en les dissimulant sous des tentures, en les privant de tout droit civique ou tout simplement de toute liberté.
Ainsi en Arabie Saoudite, une femme a été arrêtée pour avoir oser conduire une voiture. Franchement! Que croyait elle celle la? Faire un remake de Thelma & Louise? S’offrir une virée en solo? Interdit ça Madame! Manal al-Shariff, la courageuse aventurière est derrière les barreaux depuis une semaine et son avocat ne peut lui rendre visite. Malgré la bravoure de nombreuses femmes qui ont rejoint la campagne "Woman2drive", les autorités religieuses ont menacé les contrevenantes de mort et ont prévenu de ce que cette "conduite" ouvrait grand la porte au Mal.
Quelques minutes sur Twitter et les exemples fusent, ceux ci ne sont qu’illustratifs.
Sans pour autant être une féministe enragée, je ne peux m’empêcher de me questionner sur les motivations de ces messieurs ainsi que sur les conséquences de ces édits.
Concernant les motivations j’ai ma petite idée sur la question et Freud, je pense, aurait trouvé là un vaste laboratoire d’analyse. Car finalement quel peur motive ces hommes? Pourquoi refusent-ils avec tant d’acharnement une quelconque place aux femmes dans la cité? Pourquoi refusent-ils même de les voir dans leur cuisine? Par peur de la tentation. Car la femme incarne la tentation ultime, celle dont l’on doit s’écarter, le péché absolu.
Or se représenter la femme comme n’étant qu’une tentation permanent procède d’un certain mal être sexuel, il me semble…d’une peur diffuse d’impuissance…
Mais je ne suis pas psychanalyste…
En revanche je suis juriste de formation et je sais qu’écarter un individu en raison de son sexe de sa couleur de sa religion ou de son origine ethnique est unanimement banni de nos démocraties occidentales. Promulguer des lois ayant pour conséquence ou pour objet de réaliser cet interdit relève de la ségrégation.
Or dans ces régimes, comme l’Iran principalement, les femmes sont écartées de la vie politique, de la vie publique de la vie sociale. De la vie, tout simplement.
Il s’agit bien de ségrégation non?
De séparation, de développement séparé non?
D’apartheid non?
Oui les femmes vivent dans ces régimes une situation d’apartheid. Elles ne maitrisent pas leur destin, elles demeurent à la merci du patriarche qui a droit de vie ou de mort sur elles.
Même la conduite leur est interdite pour s’échapper de cet enfer.
Alors cette question ne devrait elle pas être inscrite au rang des priorités de l’ONU?
Ah mais j’oubliais! L’ONU a une agence en charge de la protection des droits des femmes.
Devinez qui en fait partie?
….

jeudi 19 mai 2011

Bonne Fête!

Non il ne s’agit pas de ma fête (quoi que ma fille a 3 mois aujourd’hui!) mais du titre d’un article que je voulais mettre en ligne il y a deux semaines…
Décidément le gouffre de la couche est abyssal..
« Bonne fête » portait sur la fête des mères et l’évolution de la condition de la mère, car finalement si le statut de la femme a évolué c’est surtout son aspect maternel qui a subi la plus importante transformation.
Ainsi le 8 mai dernier, le Canada célébrait toutes les mères
A cette  occasion quelques articles faisaient état dans la presse de la condition des mères aujourd’hui.
Si la plupart s’accordent à dire que le modèle traditionnel s’est profondément métamorphosé, certains sont même allé jusqu’à parler de guerre des mères.  Guerre entre la mère au foyer et la mère au bureau.
Je suis consciente qu’à la lecture de ces quelques lignes certaines et certains ont déjà lâché en se disant que mon congé maternité m’est monté à la tête et qu’il serait bien temps que je reprenne mon activité ou que je me concentre sur d’autres choses…(t’as pas du ménage à faire Myriam?Tu ne veux pas plutôt parler de DSK comme tout le monde?)
Certes.
Mais le sujet ne devrait pas être une préoccupation exclusive des femmes et des mères principalement. Il s’agit bien d’une question de société, du modèle de société que nous souhaitons. Et c est bien de cela dont il s agit dans ce blog, non? Et puis beaucoup d’études sont publiées sur le sujet or j’ai l’opportunité de vivre cette situation et de vouloir l’analyser de façon empirique, alors pourquoi pas?
Bon passons au cœur du sujet maintenant.
Mère au foyer ou mère au bureau? Ou si l’on accepte la question en ces termes : mère au service de ses enfants ou mère au service de sa propre ambition. Moi qui pensais qu’on avait avancé, je réalise qu’il n’en est rien.
Poser la question en ces termes renferme déjà en soi la réponse.
N’est-il pas possible de concilier les 2 options? De considérer qu’être une bonne mère passe par un épanouissement personnel?
Je lis (entre deux tétées…) beaucoup d’études réalisées et autres analyses faites sur la condition de la femme et bien évidemment le dernier livre d’Élisabeth Badinter (Le Conflit).
Cette dernière dépeint avec beaucoup de justesse les défis que les nouvelles mères doivent surmonter et la pression sociale qu’elles subissent. Chose intéressante, les femmes qui tentent de concilier les 2 aspects de leur féminité de façon équitable ne font pas l’objet de la plus grande attention.
Car finalement celles qui choisissent de se concentrer sur leur carrière et leur épanouissement personnel et celles qui décident de dévouer à l’éducation de leurs enfants ne subissent pas les mêmes contraintes que celles qui tentent de concilier les deux façons de vivre leur vie de femme.
Il est indéniable bien entendu que ces 2 catégories de femmes précitées subissent également une forte pression sociale qui condamne soit leur prétendu égoïsme, soit les dénigre pour leur soi-disant inactivité.
Mais la situation de celles qui veulent se battre sur tous les tableaux n’est pas plus enviable, car dans leur cas la pression sociale les contraint à exceller dans tous les domaines.
Et le pire c’est que cette pression est totalement intégrée par les femmes qui se considèrent investies d’une mission sacrée et se battent jusqu’à épuisement. Élisabeth Batinder les appelle les négociatrices. Celles pour qui chaque jour est un défi de temps, de compromis permanent. Celles qui arrivent aux fêtes d’école les dernières, le souffle court, persuadées d’avoir accompli un prodige, pensant déjà au retour au bureau et regardant d’un œil envieux celles qui, décontractées (au moins en apparence) occupent les premières places (car arrivées à l’heure) et qui partiront à la fin de la fête.
Celles qui ne peuvent être accompagnatrices pour les sorties de classes ou doivent prendre un jour de congé pour le faire en priant les microbes et autres bactéries friands des enfants de rester à distance de ses propres enfants non pas (uniquement) pour leur santé mais pour éviter de devoir s’absenter …
Ma génération issue des années 70 a pu être témoin privilégié de la toute première évolution des femmes. Il était totalement intégré que dans les écoles les filles étudient tout autant que les garçons afin de se préparer une carrière professionnelle indépendante de tout et tous.
Et c’est au niveau de cette génération que la situation a dérapé.
Qu’est ce qui a pris aux femmes de vouloir briller partout et de s’occuper de tout? Le projet féministe visait l’émancipation des femmes en leur offrant le choix de vivre les conséquences de leurs propres décisions, pas de les réduire en esclavage nerveux!
Et puis aujourd’hui face à ce constat dont je n’ai pas la primeur, pourquoi les organisations féministes ne prennent pas en charge cette question en cherchant des réponses? Pourquoi ne pas demander aux politiques de faciliter l’accès aux modes de (tout types de) garde d’enfants, dans les entreprises par exemple? L’équité salariale dont tout le monde parle, le quota de femmes dans les instances dirigeantes de la société (politique ou non), toutes ces questions devraient avoir pour objet de permettre aux femmes-mères de ne pas vivre cet état de choix cornélien permanent?
Car si toutes ces femmes baissent les bras et retournent à la maison pour s’occuper de leurs enfants exclusivement ou privilégient en mettant un terme à leur maternité, que se passera t il?

jeudi 5 mai 2011

Le gouffre de la couche

Ces dernières semaines ont été le théâtre de nombreux évènements politiques,  médiatiques  et sociaux tant sur la scène québécoise, canadienne qu’internationale. Pourtant je n’ai pas blogué.
Non pas que je n’ai rien eu à dire, ou à commenter (seul un isolement en QHS pourrait me réduire au silence…) mais je suis tombée dans le gouffre de la couche.
Le triangle des Bermudes de la mère.
Un trou noir qu’on emprunte fréquemment.
Des taches commencées jamais finies, des projets entamés jamais aboutis, des discussions décousues, la fameuse douche du matin prise en fin d’après midi, des amnésies partielles et temporaires.
Mais  surtout une grande frustration. Celle de ne rien accomplir.
Bref la porte d’entrée vers le baby blues, fameux euphémisme pour décrire la dépression post partum.
Alors ce matin je me suis interrogée sur l’accompagnement prévu pour les jeunes mères.
Que se passe t il a la sortie de la maternité après que le CSLC (centre de santé publique) ait téléphoné pour dépister une éventuelle dépression qui pourrait nuire… au lait maternel?
Rien
Nulle part.
Il n’est pas question ici de revenus d’assistance ou autre système de dépendance financière, mais de mentalités.
Rien n’est dit sur ce sujet que personne n’évoque. Seules les mères entre elles se font part de leur désarroi et les pères sont impuissants.
Et pourtant ce fléau touche toutes les mères quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. Comment se fait il que des femmes sur lesquelles pèsent de lourdes responsabilités professionnelles se retrouvent dépassées par la routine de la maison et des soins portés à un bébé tandis qu’elles sont à même de jongler avec un emploi du temps chargé lorsqu’elles travaillent?
Les femmes auraient elles perdu le sens de la maternité à temps plein? L’émancipation féminine aurait elle eu un effet pervers sur la maternité? Devant briller dans tous les domaines et y exceller la femme ne subirait elle pas plutôt une pression sociale difficile à supporter?
La question n’est pas si anodine sous ses aspects « réflexion d’une maman à la maison » car de la réponse des femmes à ces pressions dépend le modèle de société de demain.
Pour celles qui cèdent à la pression c’est le retour à la maison accompagné souvent de regrets et de frustrations et à tout le moins de justifications permanentes sur leur choix. Et cette catégorie de mères fait le jeu de groupes sociaux-politiques qui prônent le retour de la femme à la maison.
Alors pourquoi les femmes sont elles si anxieuses du gouffre de la couche? Et pourquoi s’y effondrent-elles?
Donnez-moi votre avis
Les réactions d’hommes sont les bienvenues…

lundi 11 avril 2011

Saint-Just

Donc désormais en France les femmes portant la burka dans la rue seront verbalisées et devront payer une amende ou effectuer un stage de citoyenneté.
Évidemment certains se sont élevés contre cette interdiction en invoquant la liberté de religion, d’expression, d’opinions et tout un tas de liberté que justement la burka viole…
Car finalement c’est là que réside toute l’ironie de cette affaire. La burka est un voile dissimulant intégralement la femme.
Déjà le titre ne peut que me faire dire que le monde a bien évolué ces dernières décennies car quand j’étais petite dans les années 70 et début 80 même, on parlait plutôt de  nu « intégral »
Autres mœurs, autre époque, maintenant le sujet qui secoue c’est le voile intégral!
Au-delà de l’ironie de l’identité sémantique il est navrant de constater qu’il s’agit bien d’un témoin de la société : la femme pouvait se dévêtir sans complexe (n’en déplaise certaines féministes, le droit de se dévêtir est aussi une liberté acquise pour la femme) et aujourd’hui il est nécessaire d’expliquer que de dissimuler une femme sous des tonnes de tissus est un frein à sa liberté!!!
Sérieusement?
On en est arrivés là?
Car il ne s’agit pas ici pour moi de liberté religieuse : il est question de combat politique. Aucun autre signe religieux ne suscite une telle lutte. Le combat se joue ici au niveau politique et ceux qui ne le voient pas devraient ouvrir grand leurs yeux sur le monde, le grand monde.
La burka est un étendard de l’islamisme politique, et la femme est la première victime collatérale.
Maintenant hormis les ignorants ou les lâches, tout le monde en est conscient; d’où la promulgation de cette loi et les débats qui ont lieu dans toutes les démocraties occidentales.
Cependant, bannir la burka met en lumière la principale faiblesse de toute démocratie, faiblesse inhérente à sa raison d’être: les ennemis de la liberté ont droit aussi à la liberté.
D’ailleurs ils ne s’en privent pas : recours, requêtes, manifestations et autres modes d’expression de contestation sévèrement réprimés dans les pays ou la démocratie reste à conquérir.
Requêtes et recours fondés bien évidemment sur l’atteinte aux libertés!
Mais cette situation ne peut que générer des scénarii a la Kafka : pour dresser un constat d’infraction, le contrevenant doit décliner son identité or ledit contrevenant ne peut le faire  sans se découvrir le visage, ce que justement la burka ne permet pas, donc le contrevenant doit se rendre volontairement au commissariat, ou pas…car si la personne voilée refuse de se dévoiler comment vont procéder les agents de police? Ils ont bien entendu reçu des instructions pour agir dans ces cas mais j’avoue ne pas envier leur position.
Bon l’idée de ce billet n’est pas d’épiloguer sur les implications pratiques de la loi mais sur les interrogations suscitées par la nécessité réelle ou fictive de la promulgation de cette loi.
Car la vraie question est : au nom du respect de nos propres libertés doit-on tolérer le voile intégral et tout ce qu’il implique ou doit-on l’interdire?
Doit-on protéger ces femmes contre elles même ou nous protéger  nous femmes occidentales?
Et puis, quid de ces femmes afghanes iraniennes et autres qui luttent pour leur liberté?
Ne méritent elle pas aussi d’acquérir la liberté de choisir? 
De choisir de vivre à visage découvert, d’être un individu à part entière dans la société et d’être reconnu comme tel?
De refuser d’être une ombre camouflée?
Comment est on passé du débat sur la pilule et l’avortement au refus pour certaines féministes d’interdire cette servilité vestimentaire?
Est-ce pour ça que les féministes des années 70 se sont battues? Pour que certaines femmes ne puissent s’émanciper et que la société civile prenne le relais de l’autorité masculine domestique en ne lui offrant pas un refuge?
Alors liberté ou pas pour les ennemis de la liberté?
Allez exprimez vous!

jeudi 7 avril 2011

Pas désiré...

Ici au Québec on en parle beaucoup, on en parle tellement que les politiques se sont sentis obligés d’en parler et qu’en pleine campagne fédérale, ils sont tous tombés d’accord : Bertrand Cantat n’est pas le bienvenu au Canada. Le chanteur cogneur de femme ne viendra pas jouer l’année prochaine dans un théâtre  au Québec.
Tout le monde parle de censure de réhabilitation de pardon et même d’ingérence dans les affaires culturelles.
Il y a même un parti au Québec (radical certes) qui a apporté officiellement son soutien à l’artiste en soulignant avoir « un gros malaise avec la partie éthique de la question » mais pas jusqu'à s’interdire d’aller voir la pièce.
Décidemment les couches et le manque de sommeil m’ont ôté tout discernement : moi qui pensais que c’était justement l’éthique qui posait problème ici!!
En fait l’éthique est une vertu que l’on revendique quand elle est respectée, dans le cas de copinage on ne s’en encombre pas. Car enfin de quoi s’agit-il ici? D’un type qui a tabassé tellement fort sa compagne qu’elle en est morte. D’un type qui a exécuté la moitié de sa peine en prison et qui remonte sur scène.  Mais qui remonte sur scène non pas pour mettre en garde contre la violence domestique et se servir de sa propre expérience pour en tirer des vertus pédagogiques. Non. Pas du tout.
A ceux qui invoquent les grands principes de réhabilitation et de pardon je dirai simplement que la réhabilitation nécessite aussi une prise de conscience de la part de l’ancien détenu et que cette prise de conscience transparaisse dans ses actes. Je ne suis pas pour le cumul de peines je suis pour la réinsertion.
 Mais cogner une femme, la tabasser jusqu'à ce que mort s’ensuive  est grave et il me semble que le rappeler en permanence devrait être  la seule chose méritant notre attention.
Car finalement un simple quidam ayant participé a une escroquerie avec une condamnation pénale verrait  de nombreuses portes lui être fermées.
Pas Bertrand Cantat.
Lui dont la notoriété pourrait en faire un ambassadeur de la non violence, lui permettre de prendre la parole pour expliquer que le respect de la femme passe par le langage, les gestes  et les attitudes. Que tabasser une femme est le dernier stade de la manifestation d’un profond irrespect pour la femme.
Parce que c’est finalement ce qui me dérange le plus dans cette histoire c’est que tout le monde en parle comme s’il s’agissait d’un crime quelconque, un crime comme un autre.
Ben non
Et il serait temps ici et maintenant d’apprendre le respect, car finalement la femme n’a que faire de sa liberté acquise si on ne la respecte pas.



lundi 4 avril 2011

Poisson d'avril

Poisson d avril?
La coutume populaire veut que le 1er avril soit un jour réservé aux farces, aux histoires inventées…. Nous sommes le 4 avril et pourtant j’ai l’impression en lisant les nouvelles le matin que nous sommes le 1er avril toute l’année.
Mais ça ne me fait pas rire.
Petite liste non exhaustive :
L’Iran qui pend et lapide a tour de bras femmes accusées d’adultère, femmes jugées indécentes, homosexuels, opposants politiques siégeait au  conseil d'administration de l'ONU Femmes, la nouvelle agence des Nations unies consacrée à la condition féminine. Ce pays soucieux du respect des droits de la femme en a été récemment écarté au profit de l’Arabie Saoudite, bien connue pour l’émancipation des femmes.
La Syrie qui tire sur sa population, liquide tout opposant, et dont le leader a reçu son éducation politique par Alois Bruner, redoutable et efficace nazi, devrait prendre la place de la Libye au Conseil des droits de l’Homme.
Après une terrible catastrophe naturelle au Japon, l’on s’est empressé de nous rassurer sur les dangers nucléaires subséquents or déjà des traces ont été trouvées dans le Massachussetts et aussi loin qu’en Israël. Et puis on apprend que des techniciens travaillent à colmater la fuite radioactive.
Partout dans le monde arabe des manifestations visant à renverser les régimes dictatoriaux en place sont suivies sur notre petit écran quotidiennement. Des régimes despotiques qui n’ont pas été inquiétés pendant des décennies sont vacillants. Tous répriment violement ces velléités de liberté. L’Iran depuis les élections truquées il y a 2 ans ne cesse mater l’opposition et la Syrie tire sur sa population. Pourtant c’est la Lybie de Kadhafi qui a été choisie par la coalition d’occidentaux  pour intervenir massivement et stopper le massacre de civils.
Enfin c’est ce qu’on nous a dit.
Le 15 septembre 2009 sur requête du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU présidé par la Lybie, le Juge Richard Goldstone remet ses conclusions sur l’opération Plomb Durci qui a eu lieu à Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009. Le rapport est accablant pour Israël alors même que le postulat de base de la requête était déjà en défaveur de l’État Hébreu. S’ensuit une campagne internationale d’isolement d’Israël et d’accusations de toutes sortes. Le 1er avril 2011, jour du poisson ledit juge revient sur ses conclusions et se rétracte. Et ce n’est pas une farce.
Les femmes dans les pays arabo-musulmans se battent pour leur liberté et luttent contre le voile, la burka ou toute autre tenture destinée à dissimuler la femme; la Fédération des Femmes du Québec, organisation se revendiquant féministe et subventionnée par le contribuable se prononce en faveur du port du voile pour ne pas « stigmatiser » les musulmanes et leur permettre de vivre en société. Ce n’est pas une farce.
L’Afrique est ravagée par des guerres dont les femmes sont les premières victimes, le viol étant régulièrement utilisé comme arme contre la population ennemie, le Darfour a vu sa population se faire massacrer dans le silence international, mais pas de manifestations de tous ces nouveaux Robins des Bois de l’humanitaire, nouveaux missionnaires de l’époque.
Et le Tibet?
Une farce ce monde, entre les dictateurs, les barbares, les bons sentiments et les grands inquisiteurs.
Moi j’ai 3 filles. Elles commencent leur vie et je m’interroge sur leur avenir. Dans quel monde mensonge vont-elles vivre? Quelle farce leur jouera t on?

jeudi 31 mars 2011

SlutWalk

Au mois de janvier dernier un officiel de la Police de Toronto a déclaré que les femmes devraient éviter de s’habiller comme des trainées (des putes quoi) pour ne pas être victimes d’agression sexuelle.
Cette déclaration a convaincu un groupe de femmes de créer un mouvement dont le but ultime est de faire prendre conscience de la gravité des agressions sexuelles et de la responsabilité des agresseurs.
SlutWalk, qu’une chroniqueuse de La Presse a traduit par Marche des poufiasses (?) est le nom de ce mouvement.
Ce mouvement est très jeune et à ma connaissance n’a pas été récupéré par des militants ayant un agenda caché (mais je peux me tromper). Mais je m’interroge néanmoins sur la raison d’être de ce mouvement : n’existe t il pas  un organisme, une organisation féministe qui se charge de ces justes revendications?
Hé bien non.
Les organisations se revendiquant féministes se prononcent sur la laïcité (et en profitent pour régler leurs propres comptes), sur la création d’une subvention accordée aux femmes (et assurer ainsi leur dépendance et leur assistanat), sur la défense des femmes qui veulent porter le voile (et ruinant de ce fait les espoirs des femmes qui luttent pour leur émancipation dans les pays musulmans)….
Pourtant une des menaces à laquelle les femmes doivent faire face est l’agression sexuelle. Et aucune catégorie socioprofessionnelle n’est à l’abri, sans parler de toutes ces femmes qui subissent les affres de guerres à caractère ethnique comme les congolaises par exemple.
Mais non, personne pour en faire une priorité.
Donc ces jeunes femmes ont décidé d’organiser des évènements publics pour éveiller les consciences.
Car un homme qui décide d’agresser une femme (ou tout autre individu) n’est pas mu dans son acte criminel par la simple vue d’une tenue affriolante.
Être attiré est une chose, passer à l’acte en est une autre.
Contraindre une femme à avoir des rapports sexuels sous la menace ou simplement l’intimider ne procède pas d’une simple attirance physique mais revêt un caractère criminel.
Il est inquiétant de constater qu’aux yeux de certains, la femme demeure responsable de ses propres malheurs et conserve son statut de Tentatrice qui a conduit de nombreuses sociétés à maintenir la femme dans un rôle servile ou encore à la dissimuler sous des tentures….
Alors encore une fois, pourquoi les organisations féministes traditionnelles ne relèvent pas le défi de faire évoluer les mentalités? Bien sûr lorsque certaines en France font campagne contre les affiches publicitaires montrant des femmes dénudées au motif que ces affiches véhiculent l’idée de la femme objet, on ne fait pas évoluer le débat.
Car au 21ème siècle les femmes ont la liberté de choisir leur tenue vestimentaire et aucune femme ne devrait se dissimuler pour ne pas tenter quelque pervers émoustillé par un décolleté.
Car aujourd’hui des jeunes femmes sont obligées de se camoufler pour ne pas se faire traiter justement de traînées.
Alors quoi? Le viol serait une façon de punir ces femmes?

mercredi 30 mars 2011

Banque de lait maternel

Je vous avais prévenu, les sujets de société qui m’interpellent sont très variés alors ne soyez pas surpris...

Cet article remonte à lundi dernier:
"Héma-Québec vient de recommander au ministère de la Santé la mise sur pied d'une banque de lait maternel destinée aux grands prématurés. En plus de prévenir une pathologie souvent fatale chez les nourrissons, cette initiative pourrait permettre au système de santé de réaliser des économies de plusieurs centaines de milliers de dollars annuellement, évalue l'organisme dans une étude remise au gouvernement il y a quelques jours".
Comme il se devait les québécois sont divisés sur la question car cela va couter 500.000 $ par an au contribuable. Mais ce qui est intéressant, c est de s’attarder au détail du sondage : plus de femmes sont en faveur de ce projet tandis qu'au contraire les hommes sont plus nombreux à exprimer leur opposition.
S’il est vrai que l’annonce d’une énième dépense publique ne peut satisfaire quiconque, il convient néanmoins de préciser que les soins prodigués à un prématuré coûtent cher à la société en termes de soins hospitaliers et de professionnels. Ceci sans compter l’impact que cela peut avoir sur les parents et leur emploi.
Mais comme pour beaucoup de sujets qui touchent de prime abord les femmes, il est assez constant que de nombreux hommes adoptent une position assez tranchée alors même que le don de lait maternel ne devrait pas les concerner directement… Car après tout, c’est aux femmes de décider si elles acceptent de faire don de leur lait à une banque de lait maternel.
Le sondage aurait du ne poser la question qu’aux femmes dans un premier temps. Si le principe de donner son lait ne rencontre pas la faveur des femmes, il ne sert à rien d’en calculer le coût.
D'ailleurs des femmes qui n'ont pas participé à ce sondage ont été interviewées et certaines ont marqué certaines réticences dans le fait de recevoir du lait maternel.
En effet le lait maternel reste très personnel et certaines refuseraient que le lait donné à leur enfant provienne d'une autre femme. Bien sur elles ne disent pas si leur opposition serait maintenue s'il s'agissait de sauver leur enfant.
Par exemple, en cas d'accident, de maladie ou de décès de la mère, une banque de lait permettrait de nourrir un nourrisson dans les premiers temps et d'assurer un sevrage en douceur.
Il existe des banques de spermes et des banques de sang, alors pourquoi pas une banque de lait maternel?
Qu'en pensez-vous? Pour ou contre?

mardi 29 mars 2011

Conseil du statut de la femme

Hier le Conseil du statut de la femme a rendu un avis sur la laïcité au Québec.
Déjà, moi le nom ne me plait pas: "statut de la femme"? Pourquoi on a un statut particulier? Quid d'un statut de l'homme?
Et puis ça commence mal: des femmes qui se revendiquent féministes et se proclament porte parole des femmes. "Des femmes"? Avez-vous déjà été sondée pour élire des représentantes?
Pas moi.
Bon passons.
Ce Conseil a donc déposé un avis sur la laïcité. Vous me direz: quel rapport? Je n'en sais rien. En revanche ce que j'ai vu après avoir lu leurs recommandations, c'est que cet avis est fondé sur des opinions, des croyances, de l'ignorance et ne repose pas sur une étude scientifique.
Le Conseil du statut de la femme recommande une laïcité "ouverte". Moi qui viens du pays de la séparation de l'Église et de l'État, il faudra m'expliquer ce qu'est une laïcité fermée....
Leur axiome de départ: les religions= infériorisation des femmes.
Ha bon?
Moi qui pensais que toute généralité n'était qu’ignorance, je devais me tromper!
Mais au vu des références qui sont faites et aux exemples donnés, il s'avère que "les religions" sont le catholicisme et l'islam. Quid des autres? Il est certes fait mention de "trois religions monothéistes" mais le judaïsme n'est pas cité, et les autres??????
Et au nom de quoi ce Conseil peut porter un tel jugement aussi vague que confus?
Que les choses soient claires: je ne défends pas les expressions prosélytes dans un milieu public, je ne défends pas le voile qui, sous couvert d'obéissance religieuse écarte la femme de la société publique en la stigmatisant. Je condamne les religieux de tout poil qui se sont parés du manteau de la religion pour empiéter sur les libertés des femmes ou les en priver.
Je suis féministe: je suis pour la liberté de choix de la femme. Je remercie celles qui se sont battues pour me donner le droit de vote, le droit de choisir un mari et d'en divorcer si tel est mon choix, le droit de contrôler ma fertilité, le droit de travailler, je suis pro choix. Que chaque femme puisse décider librement de sa vie à l'instar de l'homme est pour moi un acquis qu'il convient de sauvegarder.
Or il me semble que les féministes du 21 ème siècle se trompent de batailles et se contentent de mener les mêmes que dans les années 60 tandis que le monde s’est métamorphosé.
Le crucifix à l'Assemblée nationale du Québec leur rappelle "combien nos mères ont été brimées par la religion catholique"...Mesdames, menez vous une guerre de revanche personnelle ou vous battez vous pour toutes les femmes?
Finalement cette réflexion illustre exactement ce que j’écrivais en introduction : quelle représentativité ces femmes ont? De quel mandat sont elles investies?
Bref ne serait il pas temps de reconsidérer le féminisme?
D’en dégager les fondements d’une nouvelle expression du féminisme?
Moins arrogant?
Moins agressif?
Plus en adéquation avec le 21ème siècle et les combats quotidiens que les femmes doivent mener?
Qu’en pensez-vous?
Allez ne me laissez pas seule! Exprimez-vous!!


lundi 28 mars 2011

Présentation

Parisienne de naissance, j'ai immigré à Montréal depuis quelques années. J'ai non seulement survécu à 6 hivers canadiens mais j'ai eu 2 autres petites filles.
J’ai accouché récemment et je profite donc du bonheur réservé aux québécois : le long congé maternité. Je fais donc désormais partie de la catégorie des "femmes actives" en congé. En fait de la catégorie des femmes qui se retrouvent tout à coup à la maison deconnectées du monde tout en savourant le plus grand bonheur donné à l'être humain qui est celui de celui de se charger d'un petit être. Bref le paradoxe qui fait le quotidien de la femme au 21ème siècle. 
Évidemment le besoin de se connecter ne s'est pas fait attendre. Le besoin de rester connectée au monde, au monde public, au monde de mes amis disséminés un peu partout sur la planète et au monde de ma famille, également disséminée… Alors je me suis dit : pourquoi pas un blogue? Pourquoi ne pas faire comme beaucoup de ces mamans qui créent des blogues pour relater leur expérience personnelle ou leurs opinions? Et puis quelle meilleure façon de se connecter au monde, d’échanger, de discuter?
Alors voila : je me lance : Myriam blogue!!
Pour tromper leur ennui et rester en contact avec la société,  les femmes au Moyen Age tissaient des tapisseries, plus tard (bien plus tard) certaines mettaient à disposition leur salon pour en faire des lieux de débats et d’échanges. Et c’est dans cet esprit que je me lance dans cette histoire de blogue, car les réseaux sociaux me laissent sur ma faim. Si j’aime l’instantanéité de ces systèmes, je suis bien souvent frustrée de ne pouvoir m’épancher un peu plus…Et même si le fait de m’occuper d’un bébé me laisse moins de temps pour m’attarder sur les sujets d’actualité, il n’en demeure pas moins que je revendique un droit à m’y intéresser.
L’idée est donc de discuter de sujets tels que ceux qui peuvent intéresser mes amis (hommes ou femmes), des femmes dans ma situation ou des femmes qui travaillent mais n’ont pas le temps de rester connectée au monde public et puis...tous ceux qui veulent!  Naturellement et instinctivement les sujets qui me touchent ont évidement trait à l’éducation, la condition des femmes au Québec et dans le monde, l'identité mais la liste ne peut être exhaustive.
C’est pourquoi je démarre ce blog alors que je ne travaille pas car cela me laisse une certaine liberté pour m’exprimer sur une multitude de sujets…..
Ce blog n’a rien de sérieux ou de professionnel alors soyez indulgents!
Et puis restez courtois dans vos échanges …
Bon allez je me lance..!