dimanche 11 septembre 2011

La fête est finie

  Et voila la fête est finie C'est la rentrée pour moi aussi après 6 mois merveilleux. Être témoin de l'entrée dans la vie d'un petit être dont on a la responsabilite, assister a son emerveillement permanent face à tout ce qui l entoure, cela reste pour moi l experience la plus importante de ma vie, une expérience renouvelée à chaque enfant. Mais voila la maternité à temps plein exclusif c'est fini, je reprends la course effrenée de celles qui se sont donnees comme défi d'allier maternité et vie professionnelle. Et pourquoi je vous le demande? Parce qu'une mère épanouie dans sa carrière est plus attentive à ses enfants car elle ne reporte pas ses frustations sur sa famille? Peut être. Surement même.  Fondamentalement les femmes ont cessé de se satisfaire des tâches auxquelles on les reléguait pour pouvoir s exprimer et offrir aux femmes des générations suivantes la possibilité de choisir leur destin. Choisir  son métier ou plutôt choisir d'en avoir un participe de la lutte pour obtenir le droit de vote, le droit de divorcer, le droit d'être titulaire de son compte en banque et ultimement le droit de choisir d'être mère ou non. Tout un programme dont malheureusement de nombreuses femmes sont encore exclues, ainsi en témoigne la dernière campagne pour obtenir le droit de conduire seule son véhicule  ou encore les femmes victimes de crimes d'honneur, ou celles lapidées pour suspicion d'adultère et la liste est non exhaustive. Mon propos n'est donc pas de me lamenter sur mon infortuné sort de privilégiée mais de mettre en exergue l'insoutenable difficulté de choix de la femme, le paradoxe de la liberté. En témoigne la candeur de la réflexion de ma fille de 6 ans et demi à qui j'expliquais que les femmes avaient du se battre pour obtenir leur liberté car il leur était interdit d'étudier et de travailler: "cool!!" ...!!"pas d'école? Pas de travail? Donc les femmes étaient en vacances alors? Pourquoi ont elles voulu changer ça??" Et oui le paradoxe de la liberté c'est ça aussi: expliquer pourquoi on a souhaité une charge supplémentaire. Car finalement il s'agit bien de cela:  le prix de la liberté a un coût élevé: un fardeau en plus. Et comme toute minorité accédant à des privilèges interdits auparavant, les femmes veulent en faire plus et se lancent dans la quête desespérée de la perfection    La perfection â tout prix: la meilleure mère, la meileure épouse, la plus organisée, la plus dynamique....et cette liste épuisante est incomplète. Alors finalement quoi? Cela en valait il la peine? Oui sans hésitation. Je suis pro choix, je suis pour la liberté de choisir sa vie, de mener sa vie en accord avec ses croyances et d'en assumer les conséquences. Alors si je retourne travailler avec une pointe au coeur à l'idée de me séparer plusieurs heures par jour de celle qui fait corps avec moi depuis plus d'un an, je n'ai pas de rancoeur. Je fais partie des femmes privilégiées dans le monde qui ont le pouvoir de vivre leur choix sans qu'on leur impose.  Et je souhaite que mes filles puissent à leur tour bénéficier de cette liberté sans que quelque fanatique ne leur entrave le chemin. Et il suffit de suivre les nouvelles dans le monde pour s'en inquiéter. Et il suffit de constater la réaction de celles et ceux qui s'arrogent le titre de "progressistes" ou plutôt leur absence de réaction face aux constantes attaques faites aux liberté des femmes, de toutes les femmes, du monde entier. Alors je retourne travailler le coeur serré mais avec la bénédiction de ma fille de 6 ans et demi qui finalement me préfère en "mère au travail" car je "gagne de l'argent pour acheter des cadeaux des jouets et des belles choses".... Une certaine idée de la liberté...

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