dimanche 11 septembre 2011

La fête est finie

  Et voila la fête est finie C'est la rentrée pour moi aussi après 6 mois merveilleux. Être témoin de l'entrée dans la vie d'un petit être dont on a la responsabilite, assister a son emerveillement permanent face à tout ce qui l entoure, cela reste pour moi l experience la plus importante de ma vie, une expérience renouvelée à chaque enfant. Mais voila la maternité à temps plein exclusif c'est fini, je reprends la course effrenée de celles qui se sont donnees comme défi d'allier maternité et vie professionnelle. Et pourquoi je vous le demande? Parce qu'une mère épanouie dans sa carrière est plus attentive à ses enfants car elle ne reporte pas ses frustations sur sa famille? Peut être. Surement même.  Fondamentalement les femmes ont cessé de se satisfaire des tâches auxquelles on les reléguait pour pouvoir s exprimer et offrir aux femmes des générations suivantes la possibilité de choisir leur destin. Choisir  son métier ou plutôt choisir d'en avoir un participe de la lutte pour obtenir le droit de vote, le droit de divorcer, le droit d'être titulaire de son compte en banque et ultimement le droit de choisir d'être mère ou non. Tout un programme dont malheureusement de nombreuses femmes sont encore exclues, ainsi en témoigne la dernière campagne pour obtenir le droit de conduire seule son véhicule  ou encore les femmes victimes de crimes d'honneur, ou celles lapidées pour suspicion d'adultère et la liste est non exhaustive. Mon propos n'est donc pas de me lamenter sur mon infortuné sort de privilégiée mais de mettre en exergue l'insoutenable difficulté de choix de la femme, le paradoxe de la liberté. En témoigne la candeur de la réflexion de ma fille de 6 ans et demi à qui j'expliquais que les femmes avaient du se battre pour obtenir leur liberté car il leur était interdit d'étudier et de travailler: "cool!!" ...!!"pas d'école? Pas de travail? Donc les femmes étaient en vacances alors? Pourquoi ont elles voulu changer ça??" Et oui le paradoxe de la liberté c'est ça aussi: expliquer pourquoi on a souhaité une charge supplémentaire. Car finalement il s'agit bien de cela:  le prix de la liberté a un coût élevé: un fardeau en plus. Et comme toute minorité accédant à des privilèges interdits auparavant, les femmes veulent en faire plus et se lancent dans la quête desespérée de la perfection    La perfection â tout prix: la meilleure mère, la meileure épouse, la plus organisée, la plus dynamique....et cette liste épuisante est incomplète. Alors finalement quoi? Cela en valait il la peine? Oui sans hésitation. Je suis pro choix, je suis pour la liberté de choisir sa vie, de mener sa vie en accord avec ses croyances et d'en assumer les conséquences. Alors si je retourne travailler avec une pointe au coeur à l'idée de me séparer plusieurs heures par jour de celle qui fait corps avec moi depuis plus d'un an, je n'ai pas de rancoeur. Je fais partie des femmes privilégiées dans le monde qui ont le pouvoir de vivre leur choix sans qu'on leur impose.  Et je souhaite que mes filles puissent à leur tour bénéficier de cette liberté sans que quelque fanatique ne leur entrave le chemin. Et il suffit de suivre les nouvelles dans le monde pour s'en inquiéter. Et il suffit de constater la réaction de celles et ceux qui s'arrogent le titre de "progressistes" ou plutôt leur absence de réaction face aux constantes attaques faites aux liberté des femmes, de toutes les femmes, du monde entier. Alors je retourne travailler le coeur serré mais avec la bénédiction de ma fille de 6 ans et demi qui finalement me préfère en "mère au travail" car je "gagne de l'argent pour acheter des cadeaux des jouets et des belles choses".... Une certaine idée de la liberté...

lundi 11 juillet 2011

God bless America

Je suis à Paris et il me semble avoir traversé plus qu'un océan pour venir...
Ici le sujet incontournable lors des conversations, c'est ce que l'on appelle avec un frisson de comploteur "l'Affaire DSK"
Impressionant
Moi qui pensais que tous les français accuseraient la droite ou la gauche d'avoir piegé un politicien pour qui de nombreux electeurs allaient  voter, il n'en est rien: ici on crie au complot yankee!!
Le sentiment anti-américain n'est pas nouveau dans mon pays de naissance, un sentiment teinté d'envie et de répulsion, d'amour et de haine tout à la fois. En même temps l'on peut comprendre qu'il n'est pas aisé de regarder en face celui qui vous a sauvé de vous même il y a 60 ans...Oui je sais j'entends d'ici les cris d'offense de certains...Il n'empêche que les américains (et les canadiens que l'on oublie souvent de rappeler) ont sauvé la France des nazis. Et des collabos.
Mais pour assurer la cohésion nationale et faire face au nouvel ordre mondial de Yalta, la France par la voix du Général de Gaulle, a décidé de fermer la porte sur cette sombre page de son Histoire, indigne du berceau des Lumières, et à s'inventer une histoire héroïque faite de nombreux résistants. Seule ombre à ce tableau: les témoins venus de l'étranger pour délivrer la France de la gangraine nazie.
C'est ainsi que 60ans plus tard j'ai manqué de m'étouffer en regardant un documentaire d'une retrospective du débarquement présentée par la télévision publique française. J'y apprenais en effet qu'en réalité en 1944 le vrai danger qui menaçait la France résidait dans la volonté hégémonique des Etats Unis de faire de la France une autre étoile à leur drapeau.
Sans rire
La télé publique.
Les résistants torturés par la Gestapo? Broutilles? Et les Juifs toujours expédiés dans les trains vers les camps de la mort? Et qui a délivré les derniers prisonniers?
A l'heure où l'information n'a jamais été aussi accessible mais n'a jamais été aussi pervertie de manière éhontée, ce genre de révionisme ne choque pas grand monde.
Mais pourtant comme le dit l'une de mes citations favorites "les sociétés qui oublient leur passé sont condamnées à le revivre".
Oublier ses sauveurs et pis les accuser d'intentions malines est ce à quoi nous assistons. Il n'est pas question pour moi de dire que la France est condamnée à revivre son passé, je ne suis ni pythie ni oracle. Mais il n'en demeure pas moins que les français ont des réactions étranges et épidermiques lorsqu'il s'agit des américains. 
D'ailleurs ce phénomène est souvent noté par les étrangers. Ainsi, alors que je réflechissais à ce sujet, je suis tombée sur une chronique de Mathieu Bock Côté, influent leader d'opinion québécois qui s'indignait également du manque de gratitude envers les américains ()
Les conséquences de cette amnésie collective se font ainsi ressentir dans cet anti américanisme si palpable décrit par Mathieu Bock Côté.
Ainsi donc DSK, qui selon les français interrogés lors d'un récent sondage ne pourrait décemment plus se présenter aux présidentielles, aurait été humilié par les américains "ravis de cette prise". Selon ce prisme déformé ce serait donc les yankees qui prendraient plaisir à ridiculiser, humilier, menotter en public un français important.
Comme si les français, comme si la nation française toute entière avait été insultée. Comment ces arrogants américains, qui n'auraient pu se passer de l'apport de Lafayette, peuvent oser s'en prendre à un personnage politique français et le traiter comme un vulgaire malfrat? Ne savent ils pas qu'en dépit d'une certaine nuit un 4 août, les prisons françaises ont une section V.I.P.?

Et la preuve ultime de cet antiaméricanisme émanant de cette affaire réside dans l'absence de correlation entre condamnation des américains et condamnation de DSK

Je ne suis pas militante pro américaine hystérique incapable de voir les failles du système US, mais j'aurai toujours beaucoup de gratitude envers ceux qui ont débarqué en Afrique du nord et sauvé ma famille en Algérie alors soumise aux lois de Vichy et destinée à un funeste sort.

mercredi 22 juin 2011

Tout va bien Madame la Marquise?

Au Québec un plan d’action gouvernemental a été lancé afin d’assurer une plus grande participation des femmes à la vie de la société. Cela s’appelle de la discrimination positive et elle impose aux sociétés publiques par exemple un certain quota de femmes devant siéger aux conseils d’administration. Les auto proclamées représentantes des femmes (FFQ) se sont déclarées satisfaites même si bien sûr elles se sont également déclarées …..insatisfaites!
Et puisque personne ne m’a demandé mon opinion, je la donne ici, dans mon espace de liberté…
Dans nos sociétés occidentales démocratiques j’ai pu remarquer un phénomène étrange pour en avoir été témoin direct. Ainsi depuis les mouvements d’émancipation de la femme on incite les jeunes filles aux études en leur parlant d’indépendance, et de fait, les filles sont souvent les plus studieuses, les plus mâtures et les plus déterminées à obtenir un diplôme considéré comme sésame de la liberté.
Puis, à l’issue des études qu’elles réussissent souvent brillamment (attention j’emploie un terme volontairement vague je dis bien "souvent" je n’érige pas de théorie sur base d’étude scientifique!) elles se heurtent tout comme leurs congénères de l’autre sexe au difficile et compétitif marché de l’emploi, puis par la suite à la maternité. Non pas que toutes les femmes aient l’envie ou le désir de devenir mère.
 Non
Il s’agit de l’éventuelle maternité qu’elles incarnent aux yeux des employeurs. Entre 25 et 35 ans une femme représente un danger de congé maternité puis après celles qui sont passées à l’acte et sont devenues mères représente le danger de l’absentéisme pour enfant malade.
Bref, entre réalité et fantasme, la femme, en dépit de son émancipation, de ses diplômes ou de son expérience, de son talent, ou encore de sa capacité à cumuler de multiples tâches, demeure bien souvent écartée des instances dirigeantes dans les sociétés, les entreprises, la vie publique…
Et nul n’est besoin de parler de l’égalité ou plutôt de l’inégalité salariale.
Alors bien sûr on se demande quel serait le remède.
Et certains de dire qu’à l’instar de l’émancipation des afro-américains aux États-Unis, la discrimination positive serait la clé pour parvenir à intégrer les femmes jusqu’au bout du processus commencé par les mouvements féministes des années 70.
Certes mais il n’en demeure pas moins qu’il y a fort à parier que certains considèreront la réussite des femmes ayant bénéficié de ces quotas comme n’étant que de l’assistanat et à tout le moins aucunement lié à un talent personnel.
Il s’agit là de ma crainte.
Mais peut être qu’il faille en passer par là pour assurer à la génération de mes filles une société civile qui reconnaisse le talent et les compétences de chacun en dépit de son sexe, de ses origines, de sa religion, de ses opinions politiques et philosophiques.
Oups! Cette phrase ne vous rappelle t elle rien? Hé oui! Et dire qu’on pensait en avoir fini avec l’inégalité depuis les Lumières, on avait oublié une "minorité silencieuse".
En même temps il convient de se féliciter de notre liberté. Nous, occidentales, demandons l’égalité salariale et décisionnelle.
D’autres sont fortement incitées à s’inscrire au "club des femmes obéissantes", dernier remède trouvé par certains cinglés pour prémunir la société des divorces, de la violence conjugale et des infidélités…
En bref tout va bien Madame la Marquise

lundi 6 juin 2011

La nouvelle papesse de la désobéissance civile

Elle s’appelle Brigette DePape et elle a décidé lors de son service en qualité de page au Parlement fédéral canadien de « prendre action ».
En clair elle s’est affublée d’un signe de stationnement mentionnant « stop Harper » lors du discours du Trône. Elle a été immédiatement sortie de l’enceinte de la colline parlementaire et congédiée mais aucune charge n’a été retenue contre elle.
Dans un pays ou l’engagement politique n’est pas fréquent et surtout chez les jeunes, ce geste est à saluer. L’audace, aussi, de cette jeune fille qui, arborant un fier sourire sur les chaines de télévision, lançait son offre de candidature à tout employeur potentiel.
Il faut lui rendre justice : cette fille a un sacré culot et une bonne maîtrise de la communication.
Ceci dit je ne m’extasierai pas plus sur son action.
Cette jeune fille s’est autoproclamée représentante des valeurs canadiennes, des aspirations des jeunes et du peuple. Et parée de cette prétendue légitimité, elle choisit de s’opposer au gouvernement majoritaire fraîchement élu.
Qu’elle ne ressente pas de sympathie pour ce gouvernement est une chose, qu’elle appelle à la désobéissance civile en est une autre.
Je me méfie toujours de ces prédicateurs qui parlent en mon nom et emploient des procédés qui ne respectent pas le jeu démocratique.  Mais je dois dire que ce qui m’a vraiment exaspérée ce sont ses appels à une version canadienne du printemps arabe.
Du printemps arabe jeune fille? Vraiment? Alors j’imagine que vous étiez prête à affronter les geôles peuplées d’opposants politiques sans recours à un avocat et prête à subir la Question pour avoir ainsi osé braver le pouvoir en place?
Je ne me fais pas l’avocat du gouvernement Harper, rappelez vous je suis immigrante, je n’ai pas encore le droit de vote…Cependant ce qui me tient à cœur c’est la démocratie et sa fragilité inhérente à son existence nous impose de la défendre contre toute tentative de perversion de son système.
Que cette jeune fille soit en profond désaccord avec son gouvernement, qu’elle considère ne pas être représentée et avec elle bon nombre de jeunes de sa génération est une opinion qu’elle est légitimement en droit d’avoir, qu’elle ne respecte pas le jeu de la démocratie et du vote de la majorité en est une autre.
Si je conserve un goût certain pour la révolution (rappelez vous je suis française) je ne suis pas en faveur d’un renversement d’un système démocratique avec toutes ses faiblesses et défauts.
Et les appels à la désobéissance civile dans une démocratie ne sont rien de moins que des manifestations de politique totalitaires. Printemps arabe? Oseriez-vous comparer le Canada à la Syrie de Bachar El Assad qui a encore fait exécuter des dizaines de manifestants et qui paie des pauvres hères pour aller divertir l’opinion publique du côté de la frontière israélienne? Oseriez-vous comparer le Canada à la Lybie de Kadhafi qui fait tirer sur sa population? Enviez-vous les opposants iraniens qui se font pendre chaque jour sans qu’aucune manifestation ne soit organisée dans nos chères démocraties occidentales?
Si tel est le cas cette jeune fille malgré son charmant sourire est de la graine d’extrémiste susceptible de militer dans des mouvements prônant le totalitarisme dans sa forme.
Mais à bien y regarder de près, une autre pensée m’est venue à l’esprit : et si cette jeune fille était juste une experte en communication? Une brillante experte qui a tout compris à la politique? Car malheureusement aujourd’hui dans nos sociétés occidentales, les idées nouvelles se font rares, le renouveau (je parle ici d’un vrai renouveau) est quasi inexistant et seuls les partis révolutionnaires conservent cet attrait auprès des jeunes.
Mais s’ils conservent cet attrait, cela est du également à la forme empruntée par ces mouvements, cette fraîcheur comme peut l’incarner cette jeune Brigette, cette impression de changer le monde réellement; et pourquoi cela? Parce que les modes de communication empruntés sont plus attrayants.
Car finalement aujourd’hui, la politique est bien plus souvent une affaire de forme que de fond. Il suffit de constater que certains personnages politiques porteurs d’idéologies profondément extrémistes parviennent à séduire un électorat habituellement modéré; ou encore de s’apercevoir que certains élus reconnus pour leurs compétences professionnelles ne sont pas reconduits dans leur mandat au profit de candidats inexpérimentés. Le média s’accapare désormais une place de roi au détriment du contenu du message.
Que cette jeune fille n’ait pas respecté le jeu démocratique, qu’elle ait employé un procédé qui ne peut aboutir à faire valoir ses opinions importe peu. Ce qui compte c’est qu’elle a été entendue sur toutes les chaînes de télévision et que l’on parle d’elle dans tous les réseaux sociaux.



lundi 30 mai 2011

Cachez donc cette femme

Lors d’une conférence d’ingénieurs iraniens, les cuisines ouvertes ou "cuisines américaines" ont été jugées non conformes aux lois islamiques car les femmes y sont exposées au regard des invités. Et la décision a été rendue par l’autorité suprême d’un ayatollah donc, il ne s’agit pas d’un canular mais bien d’une décision faisant jurisprudence…
Incroyable non?
S’il y a bien quelque chose qui unit les régimes totalitaires islamistes, c’est bien l’effort permanent de réduire les femmes au silence. Que ce soit en les dissimulant sous des tentures, en les privant de tout droit civique ou tout simplement de toute liberté.
Ainsi en Arabie Saoudite, une femme a été arrêtée pour avoir oser conduire une voiture. Franchement! Que croyait elle celle la? Faire un remake de Thelma & Louise? S’offrir une virée en solo? Interdit ça Madame! Manal al-Shariff, la courageuse aventurière est derrière les barreaux depuis une semaine et son avocat ne peut lui rendre visite. Malgré la bravoure de nombreuses femmes qui ont rejoint la campagne "Woman2drive", les autorités religieuses ont menacé les contrevenantes de mort et ont prévenu de ce que cette "conduite" ouvrait grand la porte au Mal.
Quelques minutes sur Twitter et les exemples fusent, ceux ci ne sont qu’illustratifs.
Sans pour autant être une féministe enragée, je ne peux m’empêcher de me questionner sur les motivations de ces messieurs ainsi que sur les conséquences de ces édits.
Concernant les motivations j’ai ma petite idée sur la question et Freud, je pense, aurait trouvé là un vaste laboratoire d’analyse. Car finalement quel peur motive ces hommes? Pourquoi refusent-ils avec tant d’acharnement une quelconque place aux femmes dans la cité? Pourquoi refusent-ils même de les voir dans leur cuisine? Par peur de la tentation. Car la femme incarne la tentation ultime, celle dont l’on doit s’écarter, le péché absolu.
Or se représenter la femme comme n’étant qu’une tentation permanent procède d’un certain mal être sexuel, il me semble…d’une peur diffuse d’impuissance…
Mais je ne suis pas psychanalyste…
En revanche je suis juriste de formation et je sais qu’écarter un individu en raison de son sexe de sa couleur de sa religion ou de son origine ethnique est unanimement banni de nos démocraties occidentales. Promulguer des lois ayant pour conséquence ou pour objet de réaliser cet interdit relève de la ségrégation.
Or dans ces régimes, comme l’Iran principalement, les femmes sont écartées de la vie politique, de la vie publique de la vie sociale. De la vie, tout simplement.
Il s’agit bien de ségrégation non?
De séparation, de développement séparé non?
D’apartheid non?
Oui les femmes vivent dans ces régimes une situation d’apartheid. Elles ne maitrisent pas leur destin, elles demeurent à la merci du patriarche qui a droit de vie ou de mort sur elles.
Même la conduite leur est interdite pour s’échapper de cet enfer.
Alors cette question ne devrait elle pas être inscrite au rang des priorités de l’ONU?
Ah mais j’oubliais! L’ONU a une agence en charge de la protection des droits des femmes.
Devinez qui en fait partie?
….

jeudi 19 mai 2011

Bonne Fête!

Non il ne s’agit pas de ma fête (quoi que ma fille a 3 mois aujourd’hui!) mais du titre d’un article que je voulais mettre en ligne il y a deux semaines…
Décidément le gouffre de la couche est abyssal..
« Bonne fête » portait sur la fête des mères et l’évolution de la condition de la mère, car finalement si le statut de la femme a évolué c’est surtout son aspect maternel qui a subi la plus importante transformation.
Ainsi le 8 mai dernier, le Canada célébrait toutes les mères
A cette  occasion quelques articles faisaient état dans la presse de la condition des mères aujourd’hui.
Si la plupart s’accordent à dire que le modèle traditionnel s’est profondément métamorphosé, certains sont même allé jusqu’à parler de guerre des mères.  Guerre entre la mère au foyer et la mère au bureau.
Je suis consciente qu’à la lecture de ces quelques lignes certaines et certains ont déjà lâché en se disant que mon congé maternité m’est monté à la tête et qu’il serait bien temps que je reprenne mon activité ou que je me concentre sur d’autres choses…(t’as pas du ménage à faire Myriam?Tu ne veux pas plutôt parler de DSK comme tout le monde?)
Certes.
Mais le sujet ne devrait pas être une préoccupation exclusive des femmes et des mères principalement. Il s’agit bien d’une question de société, du modèle de société que nous souhaitons. Et c est bien de cela dont il s agit dans ce blog, non? Et puis beaucoup d’études sont publiées sur le sujet or j’ai l’opportunité de vivre cette situation et de vouloir l’analyser de façon empirique, alors pourquoi pas?
Bon passons au cœur du sujet maintenant.
Mère au foyer ou mère au bureau? Ou si l’on accepte la question en ces termes : mère au service de ses enfants ou mère au service de sa propre ambition. Moi qui pensais qu’on avait avancé, je réalise qu’il n’en est rien.
Poser la question en ces termes renferme déjà en soi la réponse.
N’est-il pas possible de concilier les 2 options? De considérer qu’être une bonne mère passe par un épanouissement personnel?
Je lis (entre deux tétées…) beaucoup d’études réalisées et autres analyses faites sur la condition de la femme et bien évidemment le dernier livre d’Élisabeth Badinter (Le Conflit).
Cette dernière dépeint avec beaucoup de justesse les défis que les nouvelles mères doivent surmonter et la pression sociale qu’elles subissent. Chose intéressante, les femmes qui tentent de concilier les 2 aspects de leur féminité de façon équitable ne font pas l’objet de la plus grande attention.
Car finalement celles qui choisissent de se concentrer sur leur carrière et leur épanouissement personnel et celles qui décident de dévouer à l’éducation de leurs enfants ne subissent pas les mêmes contraintes que celles qui tentent de concilier les deux façons de vivre leur vie de femme.
Il est indéniable bien entendu que ces 2 catégories de femmes précitées subissent également une forte pression sociale qui condamne soit leur prétendu égoïsme, soit les dénigre pour leur soi-disant inactivité.
Mais la situation de celles qui veulent se battre sur tous les tableaux n’est pas plus enviable, car dans leur cas la pression sociale les contraint à exceller dans tous les domaines.
Et le pire c’est que cette pression est totalement intégrée par les femmes qui se considèrent investies d’une mission sacrée et se battent jusqu’à épuisement. Élisabeth Batinder les appelle les négociatrices. Celles pour qui chaque jour est un défi de temps, de compromis permanent. Celles qui arrivent aux fêtes d’école les dernières, le souffle court, persuadées d’avoir accompli un prodige, pensant déjà au retour au bureau et regardant d’un œil envieux celles qui, décontractées (au moins en apparence) occupent les premières places (car arrivées à l’heure) et qui partiront à la fin de la fête.
Celles qui ne peuvent être accompagnatrices pour les sorties de classes ou doivent prendre un jour de congé pour le faire en priant les microbes et autres bactéries friands des enfants de rester à distance de ses propres enfants non pas (uniquement) pour leur santé mais pour éviter de devoir s’absenter …
Ma génération issue des années 70 a pu être témoin privilégié de la toute première évolution des femmes. Il était totalement intégré que dans les écoles les filles étudient tout autant que les garçons afin de se préparer une carrière professionnelle indépendante de tout et tous.
Et c’est au niveau de cette génération que la situation a dérapé.
Qu’est ce qui a pris aux femmes de vouloir briller partout et de s’occuper de tout? Le projet féministe visait l’émancipation des femmes en leur offrant le choix de vivre les conséquences de leurs propres décisions, pas de les réduire en esclavage nerveux!
Et puis aujourd’hui face à ce constat dont je n’ai pas la primeur, pourquoi les organisations féministes ne prennent pas en charge cette question en cherchant des réponses? Pourquoi ne pas demander aux politiques de faciliter l’accès aux modes de (tout types de) garde d’enfants, dans les entreprises par exemple? L’équité salariale dont tout le monde parle, le quota de femmes dans les instances dirigeantes de la société (politique ou non), toutes ces questions devraient avoir pour objet de permettre aux femmes-mères de ne pas vivre cet état de choix cornélien permanent?
Car si toutes ces femmes baissent les bras et retournent à la maison pour s’occuper de leurs enfants exclusivement ou privilégient en mettant un terme à leur maternité, que se passera t il?

jeudi 5 mai 2011

Le gouffre de la couche

Ces dernières semaines ont été le théâtre de nombreux évènements politiques,  médiatiques  et sociaux tant sur la scène québécoise, canadienne qu’internationale. Pourtant je n’ai pas blogué.
Non pas que je n’ai rien eu à dire, ou à commenter (seul un isolement en QHS pourrait me réduire au silence…) mais je suis tombée dans le gouffre de la couche.
Le triangle des Bermudes de la mère.
Un trou noir qu’on emprunte fréquemment.
Des taches commencées jamais finies, des projets entamés jamais aboutis, des discussions décousues, la fameuse douche du matin prise en fin d’après midi, des amnésies partielles et temporaires.
Mais  surtout une grande frustration. Celle de ne rien accomplir.
Bref la porte d’entrée vers le baby blues, fameux euphémisme pour décrire la dépression post partum.
Alors ce matin je me suis interrogée sur l’accompagnement prévu pour les jeunes mères.
Que se passe t il a la sortie de la maternité après que le CSLC (centre de santé publique) ait téléphoné pour dépister une éventuelle dépression qui pourrait nuire… au lait maternel?
Rien
Nulle part.
Il n’est pas question ici de revenus d’assistance ou autre système de dépendance financière, mais de mentalités.
Rien n’est dit sur ce sujet que personne n’évoque. Seules les mères entre elles se font part de leur désarroi et les pères sont impuissants.
Et pourtant ce fléau touche toutes les mères quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. Comment se fait il que des femmes sur lesquelles pèsent de lourdes responsabilités professionnelles se retrouvent dépassées par la routine de la maison et des soins portés à un bébé tandis qu’elles sont à même de jongler avec un emploi du temps chargé lorsqu’elles travaillent?
Les femmes auraient elles perdu le sens de la maternité à temps plein? L’émancipation féminine aurait elle eu un effet pervers sur la maternité? Devant briller dans tous les domaines et y exceller la femme ne subirait elle pas plutôt une pression sociale difficile à supporter?
La question n’est pas si anodine sous ses aspects « réflexion d’une maman à la maison » car de la réponse des femmes à ces pressions dépend le modèle de société de demain.
Pour celles qui cèdent à la pression c’est le retour à la maison accompagné souvent de regrets et de frustrations et à tout le moins de justifications permanentes sur leur choix. Et cette catégorie de mères fait le jeu de groupes sociaux-politiques qui prônent le retour de la femme à la maison.
Alors pourquoi les femmes sont elles si anxieuses du gouffre de la couche? Et pourquoi s’y effondrent-elles?
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Les réactions d’hommes sont les bienvenues…