jeudi 7 avril 2011

Pas désiré...

Ici au Québec on en parle beaucoup, on en parle tellement que les politiques se sont sentis obligés d’en parler et qu’en pleine campagne fédérale, ils sont tous tombés d’accord : Bertrand Cantat n’est pas le bienvenu au Canada. Le chanteur cogneur de femme ne viendra pas jouer l’année prochaine dans un théâtre  au Québec.
Tout le monde parle de censure de réhabilitation de pardon et même d’ingérence dans les affaires culturelles.
Il y a même un parti au Québec (radical certes) qui a apporté officiellement son soutien à l’artiste en soulignant avoir « un gros malaise avec la partie éthique de la question » mais pas jusqu'à s’interdire d’aller voir la pièce.
Décidemment les couches et le manque de sommeil m’ont ôté tout discernement : moi qui pensais que c’était justement l’éthique qui posait problème ici!!
En fait l’éthique est une vertu que l’on revendique quand elle est respectée, dans le cas de copinage on ne s’en encombre pas. Car enfin de quoi s’agit-il ici? D’un type qui a tabassé tellement fort sa compagne qu’elle en est morte. D’un type qui a exécuté la moitié de sa peine en prison et qui remonte sur scène.  Mais qui remonte sur scène non pas pour mettre en garde contre la violence domestique et se servir de sa propre expérience pour en tirer des vertus pédagogiques. Non. Pas du tout.
A ceux qui invoquent les grands principes de réhabilitation et de pardon je dirai simplement que la réhabilitation nécessite aussi une prise de conscience de la part de l’ancien détenu et que cette prise de conscience transparaisse dans ses actes. Je ne suis pas pour le cumul de peines je suis pour la réinsertion.
 Mais cogner une femme, la tabasser jusqu'à ce que mort s’ensuive  est grave et il me semble que le rappeler en permanence devrait être  la seule chose méritant notre attention.
Car finalement un simple quidam ayant participé a une escroquerie avec une condamnation pénale verrait  de nombreuses portes lui être fermées.
Pas Bertrand Cantat.
Lui dont la notoriété pourrait en faire un ambassadeur de la non violence, lui permettre de prendre la parole pour expliquer que le respect de la femme passe par le langage, les gestes  et les attitudes. Que tabasser une femme est le dernier stade de la manifestation d’un profond irrespect pour la femme.
Parce que c’est finalement ce qui me dérange le plus dans cette histoire c’est que tout le monde en parle comme s’il s’agissait d’un crime quelconque, un crime comme un autre.
Ben non
Et il serait temps ici et maintenant d’apprendre le respect, car finalement la femme n’a que faire de sa liberté acquise si on ne la respecte pas.



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